Page:Louis Delaporte - Voyage d'exploration en Indo-Chine, tome 1.djvu/462

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


PONT SUR LA RIVIÈRE DE LIN-NGAN.

XIX

DE XIENG HONG À YUN-NAN. — XIENG NEUA. — MUONG PANG. — LES THAÏ YA. — ARRIVÉE EN CHINE : SE-MAO, COMMERCE DE CETTE VILLE. — SALINES. — POU-EUL. — TA-LAN. — GISEMENTS AURIFÈRES. — YUEN-KIANG. — LE FLEUVE DU TONG-KING ; SON IMPORTANCE COMME ROUTE COMMERCIALE. — LIN-NGAN. — CHEPIN. — TONG-HAY. — ARRIVÉE À YUN-NAN.

Nous partîmes de Xieng Hong, le 7 octobre.

Un peu en amont de la ville, des radeaux et des barques fonctionnent incessamment pour faire passer d’une rive à l’autre, les voyageurs, les bêtes de somme, les marchandises. Nos bagages, nos trois chevaux, nos porteurs et le personnel de la Commission furent transportés sur l’autre rive, moyennant une redevance de huit francs, payée à l’entreprise du bac. Ce bac est formé de deux grandes barques accolées l’une à l’autre ; elles supportent une plate-forme sur laquelle prennent place les voyageurs.

Nous passâmes la nuit dans la pagode du village, qui s’élève sur la rive gauche du fleuve vis-à-vis de Xieng Hong.

Le lendemain, nous gravîmes de bonne heure les hauteurs qui dominent le fleuve. La route se suspend bientôt en corniche le long des flancs d’une petite chaîne dont la direction générale est le nord-nord-ouest. Vers onze heures, nous franchîmes l’arête de cette chaîne pour en suivre le flanc opposé et nous aperçûmes dans une échappée, le Mékong et la grande plaine que le Nam Ha entoure de ses replis sinueux. Le brouillard pluvieux, qui avait plané jusque-là sur la montagne, venait de se dissiper et un chaud soleil inondait de lumière ce lointain paysage. Du côté de l’est et du nord, on n’apercevait que les interminables ondulations des montagnes, semblables aux vagues de houle d’une mer