Page:Louis Du Broc de Segange - Les saints patrons des corporations et protecteurs, 1887, Tome 2.djvu/51

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44 DIX-NEUF JUILLET, SAINTE JUSTE ET SAINTE RUFINE. avait vus s’endormir dans la paix du Seigneur (1). » Les adversaires et les obstacles ne manquèrent pas à cette œuvre si chrétiennement chari- table ; mais Camille était réconforté par un crucifix qui détachait parfois ses bras de la croix pour l’embrasser et l’encourager à poursuivre son entreprise. Saint Philippe de Néri, qui était son confesseur, a affirmé avoir vu des anges inspirant les membres de sa congrégation au moment où ils allaient porter des secours aux pauvres agonisants. L’ardente charité de Camille éclata surtout pendant une maladie con- tagieuse qui désola la ville de Rome et aussi pendant l’horrible peste de Noie, en Gampanie. Il fut gratifié du don de prophétie et, par ses prières, il multiplia des provisions de vivres et changea l’eau en vin. Brisé par les veilles, les jeunes et les fatigues sans nombre, il s’endormit dans le Seigneur le 14 juillet 1614, à l’âge de soixante-cinq ans. Il fut canonisé par le pape Benoît XIV. Une strophe d’un cantique castillan (Gozos) célèbre ainsi sa protection en faveur des Agonisants : Con caridad tan flamante Tanto vuestro poder obra Que el Enfermo se recobra Con el que es Agonisante. Votre charité est si ardente el votre pouvoir est si grand que le Malade se rétablit quand il est Agonisant. Et enfin le Missel romain enregistre lui-même l’invocation spéciale qui lui est adressée : Deus qui sanctum Camillum ad animarum in extremo agone luctantium subsidium sin- gulari charitatis prœrogativa decorasti, ejus, quœsumus, meritis spiritu nobis tuœ dilectio- nis infunde : ut in hora exitus nostri hostem vincere et ad celestem mereamur coronam per- venire. Per Dominum, etc. Dieu qui, par un singulier privilège de votre charité, avez illustré saint Camille pour être le protecteur des âmes à leur dernière agonie, répandez, nous vous en prions, par ses mérites, l’esprit de votre amour dans nos cœurs, afin qu’à l’heure de la mort, nous méri- tions de vaincre l’ennemi et d’arriver à la couronne céleste. (Hagiologium itadcum. — Dom Riva). DIX-NEUF JUILLET SAINTE JUSTE ET SAINTE RUFINE VIERGES ET MARTYRES A SÉVILLE FIN DU III e SIÈCLE. Patronnes des Potiers et des Revendeuses. uste et Rufine étaient filles d’un potier qui vivait au III e siè- cle à Séville, dans le^faubourg Triance (2). D’après Ribada- neira, « elles n’estaient pas de grande condition, faisant « profession de vendre de la poterie de terre ; mais au reste « bonnes chrétiennes. » (3) Un jour des femmes idolâtres, portant une statue de Vénus, entrèrent dans leur magasin et demandèrent à acheter quelques vases de terre qui leur étaient néces- (1) Abbé Darras, Nouvelle édition de Mbadaneïra. (2) Davilliers (Gazette des Beaux- Arts, 1865). (3) Ribadanbira, édition de 4686 avec les adjonctions d’André Ddval, docteur et professeur du Roi en Théologie.