Si quelquefas il m’y prendrait envie
D’y visiter quelques coumères
Je veux que mon mari vienne me qu’rî[1]
Qu’il mette le genou en terre,
En me disant : Mon p’tit tendron
Vous plairait-y de v’nir à la maison ?
Ah ! j’en veux un qui soit comm’ ça
Ou ben je ne me marierai pas !
Si quelquefas[2] par un jour de biau temps,
Je voulais aller à la danse,
J’ veux qu’mon mari me garde les enfants
Qu’il aye de la vigilance ;
Je veux qu’il lave les drapiaux[3]
Et que ça soye fait comme il faut.
Y m’en faut un qui soye comme ça
Ou sans ça je ne me marierai pas !
Pour avoir un mari comme cela,
Faudra faire cent lieues à la ronde ;
Pour avoir un mari si bobia[4]
Faudra ben fair’ le tour du monde,
J’ai biau tourner, j’ai biau virer
De c’moitieu[5] je suis ben ennuyée.
Si je n’en trouve pas un comm’ ça,
Non, maman, je n’marierai pas !