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Page:Louis Esquieu - Cahier de chansons populaires.djvu/18

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Avant le départ

I

J’ai fait une maîtresse,
Trois jours, y a pas longtemps,
Je me suis éloigné d’elle,
Je ne la vois pas souvent
A-t-elle changé de sentiment
Je n’en sais rien ;
Je suis engagé pour Bourbon,
Adieu donc, chère Nanon.

II

De grand matin je m’y levai,
Deux heures avant le jour,
À la porte de la belle
J’y ai frappé trois coups.
— Ah ! dormez-vous ? sommeillez-vous ?
Belle Nanon,
Si vous dormez, réveillez-vous,
C’est votre aimant qui parle o[1] vous.

III

Sans feu, ni sans chandelle
Ne prenant que son jupon
Elle s’en va ouvri la porte
À son aimant fidèle,
Elle s’est jetée entre ses bras
En lui disant :
— Oh ! c’est-y ta, mon p’tit aimant,
Celui que mon cœur aime tant ?

  1. Avec.