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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/23

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L’administration avait accordé en outre quelques autorisations pour la vente ou la location des livres et un certain nombre de permis de colportage. Mais aucun document officiel ne fait connaître au public l’état de ces autorisations et de ces permis, dont le nombre est d’ailleurs fort restreint.

Si on envisage la librairie au point de vue de la production des livres, il est évident que le nombre de libraires indiqué ci-dessus est plus que suffisant. Mais si on le considère au point de vue purement commercial, il sera facile de démontrer qu’il est tout à fait au-dessous des besoins.

Il est bon de constater d’abord que le commerce de la librairie ne repose pas sur un de ces besoins impérieux qu’il faut satisfaire à tout prix et à un moment déterminé. À défaut d’un magasin de librairie établi dans la localité, la plus grande partie du public se passe de la marchandise. Ceux-là seulement qui en sentent vivement le besoin font les démarches et sacrifices nécessaires pour se la procurer à tout prix. Le désir d’acheter un livre ne naît en général que quand on l’a sous les yeux, qu’on peut le feuilleter et en entrevoir le contenu. La publicité des annonces ne produit qu’un mince effet en comparaison des résultats d’un étalage permanent. Il serait donc du plus haut intérêt, je ne dis pas seulement pour le commerce de la librairie, mais pour l’instruction populaire, que le nombre des libraires fût au moins décuplé, ou, en d’autres termes, qu’il y eût au moins un dépôt de livres dans chaque commune.

L’administration n’a pas besoin de délivrer, à cet effet, 40 000 brevets. Si elle ne veut pas donner une entière liberté au commerce des livres, il suffit qu’elle accorde