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CHAPITRE QUATRIÈME.

PROSPÉRITÉ DU BASSIN DE LA MÉDITERRANÉE.

avant les guerres puniques

Commerce de la Méditerranée.

I. Deux cent quarante-quatre ans avaient été nécessaires à Rome pour se constituer sous les rois, cent soixante et douze pour établir et consolider la République consulaire, soixante et douze pour faire la conquête de l’Italie, et maintenant il lui faudra près d’un siècle et demi pour dominer le monde, c’est-à-dire l’Afrique septentrionale, l’Espagne, le midi de la Gaule, l’Illyrie, l’Épire, la Grèce, la Macédoine, l’Asie Mineure, la Syrie et l’Égypte.

Avant d’entreprendre le récit de ces conquêtes, arrêtons-nous un instant pour considérer l’état où se trouvait alors le bassin de la Méditerranée, de cette mer autour de laquelle se sont déroulés successivement tous les grands drames de l’histoire ancienne. Dans cet examen nous ne verrons pas sans un sentiment de regret que de vastes contrées, où jadis produits, monuments, richesses, armées et flottes nombreuses, tout enfin révélait une civilisation avancée, soient aujourd’hui désertes ou barbares. (Voyez la carte n°3.)

La Méditerranée avait vu grandir et prospérer tour à tour. sur ses côtes les villes phéniciennes Sidon, Tyr, et ensuite la Grèce.

Sidon, déjà florissante avant le temps d’Homère, est bientôt éclipsée par la suprématie de Tyr ; puis la Grèce vient faire, concurremment avec elle, le commerce de la mer Intérieure : âge de grandeur pacifique et de rivalités fécondes. Aux Phéniciens principalement, le Sud, l’Orient,