Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/117

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tagnes. Gadès (Cadix), sorte de factorerie fondée à l’extrémité de la Bétique par les Carthaginois, devint un de leurs principaux arsenaux maritimes. C’est là que s’armaient des bâtiments qui se hasardaient jusque dans l’Océan pour aller chercher les produits de l’Armorique, de la Bretagne et même des Canaries. Bien que Gadès eût perdu de son importance par la fondation de Carthagène (la nouvelle Carthage) en 526, elle avait encore, au temps de Strabon, une si nombreuse population, qu’elle ne le cédait en grandeur qu’à Rome seule. Les tables du cens portaient cinq cents personnes auxquelles leur fortune donnait le droit d’être comptées parmi les chevaliers, fait dont Padoue seule offrait l’exemple en Italie[1]. À Gadès, célèbre par son temple d’Hercule, affluaient les richesses de toute l’Espagne. Les moutons et les chevaux de la Bétique le disputaient en renom à ceux des Asturies. Corduba (Cordoue), Hispalis (Séville), où les Romains fondèrent plus tard des colonies, étaient déjà de grandes places de commerce et avaient des ports pour les bâtiments qui remontaient le Bétis (Guadalquivir)[2].

L’Espagne possédait beaucoup de métaux précieux ; l’or, l’argent, le fer, le plomb, y étaient l’objet d’une active industrie[3]. À Osca (Huesca), on exploitait des mines d’argent ; à Sisapon (Almaden), l’argent et le mercure[4]. À Cotinæ, le cuivre se trouvait à côté de l’or. Chez les Orétans, à Castulo (Cazlona, sur le Guadalimar), les mines d’argent occupaient, au temps de Polybe, 40 000 personnes, et produisaient par jour 25 000 drachmes[5]. En trente-deux ans, les généraux romains rapportèrent de la Péninsule des

  1. Strabon, III, v, 140.
  2. Strabon, III, ii, 117.
  3. Pline, Histoire naturelle, II, iii, 30. — Strabon, III, ii, 120.
  4. Strabon, III, ii, 117. — Pline, III, i, 3 ; XXXIII, vii, 40.
  5. À peu près 25 000 francs. (Strabon, III, ii, 122.)