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triomphe de Manlius et les réflexions de Tite-Live, rapprochées du témoignage d’Hérodote, révèlent toute la splendeur du royaume de Pergame. C’est après la guerre contre Antiochus et l’expédition de Manlius que le luxe s’introduisit à Rome[1]. Soldats et généraux s’étaient prodigieusement enrichis en Asie[2].

Les anciennes colonies de l’Ionie et de l’Éolide, telles que Clazomène, Colophon et beaucoup d’autres, qui dépendaient pour la plupart du royaume de Pergame, étaient déchues de leur ancienne grandeur. Smyrne, rebâtie par Alexandre, se faisait encore admirer par la beauté de ses monuments. L’expédition des vins, aussi renommés sur les côtes d’Ionie que dans les îles voisines, alimentait surtout le commerce des ports de la mer Égée.

Les trésors du temple de Samothrace étaient si considérables, que cela nous engage à parler ici d’un fait qui se rapporte à cette petite île, située assez loin de l’Asie, près des côtes de la Thrace : les soldats de Sylla s’emparèrent, dans le sanctuaire des Dieux Cabires, d’un ornement de la valeur de 1 000 talents (5 820 000 francs)[3].


Carie, Lycie et Cilicie.

XIV. Sur la côte méridionale de l’Asie Mineure, quelques villes soutenaient le rang qu’elles avaient atteint un ou deux

    et 10 000 médimnes de céréales (Polybe, XXII, xvii. — Tite-Live, XXXVIII, xiv et xv) ; Termissus, cinquante talents ; Aspendus, Sagalassus et toutes les cités de la Pamphylie en payèrent autant (Polybe, XXII, xviii et xix), et les villes de cette partie de l’Asie contribuèrent, à la première sommation du général romain, pour environ 600 talents (soit 3 500 000 francs) ; elles livrèrent aussi près de 60 000 médimnes de céréales.

  1. Tite-Live, XXXIX, vi.
  2. Manlius, quoiqu’il eût été dépouillé, à son retour, d’une partie de son immense butin par les montagnards de la Thrace, fit encore porter à son triomphe des couronnes d’or de 212 livres, 220 000 livres d’argent, 2 103 livres d’or, plus 127 000 tétradrachmes attiques, 250 000 cistophores et 16 320 monnaies d’or de Philippe. (Tite-Live, XXXIX, vii.)
  3. Appien, Guerres de Mithridate, lxiii.