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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/325

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CHAPITRE TROISIÈME.

(691-695.)

Cicéron et Antonius, consuls (691).

I. Dans l’année 690, les candidats au consulat étaient Cicéron, C. Antonius Hybrida, L. Cassius Longinus, Q. Cornificius, C. Lucinius Sacerdos, P. Sulpicius Galba et Catilina[1]. Instruit des trames ourdies depuis si longtemps, le sénat se décida à combattre les menées de ce dernier en portant toutes les voix dont il disposait sur Cicéron, qui fut élu à l’unanimité, et prit possession de sa charge au commencement de 691. Ce choix suppléait à la médiocrité de son collègue Antonius.

L’orateur illustre, dont la parole eut tant d’autorité, était né à Arpinum, de parents obscurs ; il avait servi quelque temps dans la guerre des alliés[2] ; puis, ses discours lui valurent une grande réputation, entre autres la défense du jeune Roscius, que le dictateur voulait dépouiller de l’héritage paternel. Après la mort de Sylla, il fut nommé questeur et envoyé en Sicile. En 684, il poursuivit de sa parole implacable les atrocités de Verrès ; enfin, en 688, il obtint la préture, et montra dans cette charge les sentiments de haute probité et de justice qui le distinguèrent pendant toute sa carrière. Mais l’estime de ses concitoyens n’eût pas suffi, dans les temps ordinaires, pour le faire arriver à la première magistrature. « La crainte de la conjuration, dit Salluste, fut

  1. Asconius, Argument du discours de Cicéron « In toga candida, » p. 82, éd. Orelli.
  2. Plutarque, Cicéron, iii.