Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/50

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tribus, comme dans les assemblées par centuries, seraient obligatoires pour tous[1]. Il y eut donc ainsi trois sortes de comices : les comices par curies, qui, conférant l’imperium aux magistrats élus par les centuries, sanctionnaient en quelque sorte l’élection des consuls[2] ; les comices par centuries, présidés par les consuls, et les comices par tribus, présidés par les tribuns ; les premiers nommaient les consuls, les seconds les magistrats plébéiens, et tous deux, composés à peu près des mêmes citoyens, pouvaient également approuver ou rejeter les lois ; mais, dans les unes, les hommes les plus riches et la noblesse avaient toute l’influence, parce qu’ils formaient la majorité des centuries et votaient les premiers ; dans les autres, au contraire, les votes étaient confondus avec ceux de la tribu à laquelle ils appartenaient. « Si, dit un ancien auteur, on recueille les suffrages par gentes (ex generibus hominum), les comices sont par curies ; si l’on vote d’après l’âge et le cens, ils sont par centuries ; enfin, si l’on vote par circonscription territo-

  1. « Les lois volées par le peuple dans les comices par tribus devaient être obligatoires pour tous les Romains, et avoir la même force que celles qui se faisaient dans les comices par centuries. On prononça même la peine de mort et la confiscation contre quiconque serait convaincu d’avoir abrogé ou violé en quelque chose ce règlement. Cette nouvelle ordonnance coupa court aux anciennes querelles des plébéiens et des patriciens, qui refusaient d’obéir aux lois faites par le peuple, sous prétexte que ce qui se décidait dans les assemblées par tribus n’obligeait pas toute la ville, mais seulement les plébéiens, et qu’au contraire ce qu’on décidait dans les comices par centuries faisait loi, tant pour eux-mêmes que pour les autres citoyens. » (An de Rome 305.) (Denys d’Halicarnasse, XI, xlv.) — « Un point toujours contesté entre les deux ordres, c’était de savoir si les patriciens étaient soumis aux plébiscites. Le premier soin des consuls fut de proposer aux comices réunis par centuries une loi portant que les décrets du peuple assemblé par tribus seraient lois de l’État. » (An de Rome 305.) (Tite-Live, III, lv.) — « Les patriciens prétendaient qu’eux seuls pouvaient donner des lois. » (Tite-Live, III, xxxi.)
  2. « Les comices par curies pour tout ce qui touche aux choses militaires, les comices par centuries pour l’élection de vos consuls et de vos tribuns militaires, etc. » (Tite-Live, V, lii.)