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Répartition des légions dans leurs quartiers d’hiver.

XI. À peine arrivé sur le continent, César fit mettre les navires à sec et tint ensuite à Samarobriva (Amiens) l’assemblée de la Gaule. La récolte peu abondante, à cause de la sécheresse, l’obligea de distribuer ses quartiers d’hiver autrement que les années précédentes, en les disséminant sur une plus grande étendue[1]. Ses légions étaient au nombre de huit et demie, parce que, indépendamment des huit légions réunies à Boulogne avant le départ pour la Bretagne, il avait, doit-on croire, formé cinq cohortes des soldats et matelots employés sur sa flotte. Les troupes furent réparties de la manière suivante : il envoya une légion chez les Morins (à Saint-Pol), sous les ordres de C. Fabius ; une autre chez les Nerviens (à Charleroy) avec Quintus Cicéron[2] ; une troisième chez les Ésuviens (à Séez, en Normandie), sous le commandement de L. Roscius ; une quatrième, sous T. Labienus, chez les Rèmes, près de la frontière des Trévires (à Lavacherie sur l’Ourthe)[3] ; il en plaça trois dans le Belgium[4], l’une à Samarobriva même, aux ordres de Tre-

  1. Il existe beaucoup d’incertitudes sur la dislocation des légions ; cependant l’emplacement de deux quartiers d’hiver nous paraît certain, Samarobriva (Amiens) et Aduatuca (Tongres). Si maintenant d’un point situé près de la Sambre, de Bavay comme centre, on décrit un cercle, on verra que les quartiers d’hiver de César, excepté ceux de la Normandie, étaient tous compris dans un rayon de cent milles romains ou cent quarante-huit kilomètres. Les recherches que le major Cohausen a bien voulu faire, et celles de MM. Stoffel et de Locqueyssie, m’ont permis de déterminer approximativement les quartiers d’hiver.
  2. Le frère de l’orateur. César lui avait permis de choisir lui-même ses quartiers d’hiver (Lettres à Atticus, IV, xviii.)
  3. Le commandant du génie de Locqueyssie a trouvé sur l’Ourthe, près du village de Lavacherie (duché de Luxembourg), des restes d’un camp romain avec fossés triangulaires, et dans une position qui paraît répondre aux données des Commentaires.
  4. Sous le nom de Belgium, il ne faut comprendre qu’une partie des peuples de la Belgique, tels que les Atrébates, les Ambiens et les Bellovaques (Guerre des Gaules, V, xxiv, xxv, xlvi ; VIII, xlvi.)