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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/215

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et montent sur le vallum. La cavalerie espagnole fait une sortie avec succès, et les ennemis se retirent déçus dans leur espoir d’emporter de vive force les retranchements. Ayant alors recours à la ruse, ils jettent, selon leur coutume, de grands cris, demandent à entrer en pourparler et à délibérer des intérêts communs. On envoya près d’eux C. Arpineius, chevalier romain, ami de Sabinus, et l’Espagnol Q. Junius, qui avait rempli plusieurs missions auprès d’Ambiorix. Celui-ci déclara n’avoir pas oublié les nombreux bienfaits de César, mais être forcé de suivre le mouvement de la Gaule, conjurée dans un effort commun pour recouvrer sa liberté. Ce jour même, d’après lui, on devait attaquer à la fois les différents quartiers, et les empêcher ainsi de se secourir mutuellement ; les Germains avaient passé le Rhin et allaient arriver dans deux jours ; Sabinus n’avait d’autre chance de salut que d’abandonner son camp et de rejoindre Cicéron ou Labienus, qui étaient à la distance de cinquante milles. Enfin Ambiorix promit avec serment de livrer un libre passage. Les envoyés rapportèrent à Sabinus et à Cotta ce qu’ils venaient d’apprendre. Troublés par ces nouvelles, d’autant plus disposés à y ajouter foi qu’il était à peine croyable qu’un aussi petit peuple que les Éburons eût osé à lui seul braver la puissance romaine, les deux lieutenants soumirent l’affaire au conseil de guerre : elle y souleva de vives contestations. Cotta, et avec lui plusieurs tribuns et centurions de première classe, furent d’avis de ne rien précipiter et d’attendre l’ordre de César : leur camp pouvait résister à toutes les forces des Germains ; ils n’étaient pas pressés par le manque de vivres ; les secours allaient arriver, et, dans une circonstance si grave, il serait honteux de prendre conseil de l’ennemi.

Sabinus répondit avec force qu’il fallait se décider avant que les Germains vinssent augmenter le nombre des assail-