Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/235

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force consistait dans les armes blanches ; il ne fallait ni coup d’œil ni génie militaire pour bien camper ; au lieu que le choix des positions, la manière de les occuper et de placer les différentes armes, en profitant des circonstances du terrain, est un art qui fait une partie du génie du capitaine moderne.

Si l’on disait aujourd’hui à un général : Vous aurez, comme Cicéron, sous vos ordres, 5 000 hommes, 16 pièces de canon, 5 000 outils de pionniers, 5 000 sacs à terre ; vous serez à portée d’une forêt, dans un terrain ordinaire ; dans quinze jours vous serez attaqué par une armée de 60 000 hommes ayant 120 pièces de canon ; vous ne serez secouru que quatre-vingts ou quatre-vingt-seize heures après avoir été attaqué. Quels sont les ouvrages, quels sont les tracés, quels sont les profils que l’art lui prescrit ! L’art de l’ingénieur a-t-il des secrets qui puissent satisfaire à ce problème ? »[1].

  1. Précis des guerres de César, par Napoléon, chap. v, 5.