Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/281

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au-dessous du plateau. Deux ruisseaux, l’Auzon et l’Artières[1], affluents de l’Allier, coulent, l’un au sud, l’autre au nord de Gergovia. Enfin un terrain bas, situé à l’est, indique la place de l’ancien marais de Sarlièves, desséché depuis le xviie siècle.

César établit son camp près de l’Auzon, sur les ondulations de terrain qui s’étendent au nord du village d’Orcet et jusqu’à l’ancien marais de Sarlièves. Ces ondulations forment un glacis naturel vers la plaine, qu’elles dominent de 30 mètres environ ; du côté du ruisseau de l’Auzon elles se terminent en pentes presque insensibles. Le camp occupait une partie du plateau et du versant septentrional[2]. (Voir planche 21.)

Vercingetorix avait rangé les contingents de chaque pays séparément, à de faibles intervalles, sur les versants méridionaux de la montagne de Gergovia et du massif de Risolles qui regardent l’Auzon ; ils couvraient toutes les hauteurs qui se relient à la montagne principale, et présentaient, dans l’espace que l’œil pouvait embrasser, un aspect formi-

  1. L’Artières reçoit au nord de Gergovia le petit ruisseau de Clémensat, marqué sur la planche 21).
  2. C’est en cherchant à quelles conditions essentielles devait satisfaire l’emplacement des troupes, que le commandant baron Stoffel est parvenu à découvrir les camps. César avait à établir 30 ou 40 000 hommes à proximité de l’eau, à distance convenable de Gergovia, et de manière à conserver sa ligne d’opération sur Nevers, où étaient ses dépôts. Ces nécessités indiquaient que le camp principal devait se trouver près de l’Auzon, et à l’est. De plus, il fallait qu’il fût assez rapproché de l’oppidum pour que, du haut de la montagne de Gergovia, on vît ce qui s’y passait, mais cependant assez éloigné pour qu’on ne pût distinguer nettement les objets. Le camp devait être dans la plaine ; Dion-Cassius (XL, xxxvi) dit formellement : « César se tenait dans la plaine, n’ayant pu prendre (pour asseoir son camp) un lieu fort (par son élévation), » et ensuite les Commentaires font connaître que les Romains n’occupaient qu’une seule colline, c’est-à-dire celle dont ils s’emparèrent par surprise (la Roche-Blanche). Enfin il était indispensable qu’il y eût en avant du camp un espace assez étendu pour permettre des combats de cavalerie.