Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps de rejoindre leurs enseignes. Pressés de toutes parts, les Romains sont rejetés des hauteurs après avoir perdu quarante-six centurions ; cependant la 10e légion, placée en réserve sur un terrain plus uni (Voir planche 21, 3e position), arrête les ennemis trop ardents à la poursuite. Elle est soutenue par les cohortes de la 13e, qui étaient venues occuper un poste dominant (le Puy de Marmant), sous les ordres de T. Sextius. Dès que les Romains eurent gagné la plaine, ils se rallièrent et firent face à l’ennemi. Quant à Vercingetorix, arrivé au pied de la montagne, il n’osa pas s’avancer plus loin et ramena ses troupes dans les retranchements. Cette journée coûta à César près de sept cents hommes[1].

Le lendemain César assembla ses troupes, réprimanda leur témérité et leur soif du pillage ; il leur reprocha « d’avoir voulu juger par elles-mêmes du but à atteindre comme des

  1. La partie du versant méridional de Gergovia qui fut le théâtre de la dernière bataille est nettement indiquée par le terrain même. Cette bataille eut lieu sur tout l’espace qui s’étend en avant de la porte O de l’oppidum, but principal de l’attaque. Le ravin qui, d’après les Commentaires, empêcha les légions d’entendre le signal de retraite est celui qui descend à l’ouest de Merdogne. On peut en conclure qu’à ce moment César et la 10e légion étaient à droite de ce ravin. Enfin on se rend compte sur les lieux du mouvement des Éduens. À l’est de Merdogne est un contrefort H soudé à la montagne de Gergovia, à 40 mètres au-dessous du plateau, et présentant plusieurs terrasses successives. Tant que les Éduens qui venaient de l’est ne furent pas arrivés sur la crête de ce contrefort, ils ne purent être aperçus des Romains qui se battaient vers Merdogne ; mais, on le comprend, lorsqu’ils parurent subitement sur cette crête, et à 600 mètres sur le flanc droit des légions, leur aspect dut singulièrement surprendre des troupes qui n’attendaient pas de renforts de ce côté.

    Le général de Gœler, sans avoir vu les lieux, a indiqué à peu près la place du camp romain, mais il ne le porte pas assez à l’ouest. Il fait camper les troupes gauloises sur les quatre versants de la montagne de Gergovia. C’est sans doute l’expression circum se (VII, xxxvi) qui est la cause de cette erreur. On ne saurait admettre, en effet, que les Gaulois aient campé sur les pentes abruptes du versant nord. Le général de Gœler se trompe aussi en dirigeant la fausse attaque sur Montrognon. Enfin il place le théâtre de la bataille trop à l’ouest.