Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/309

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geanne, près de Longeau. Ignorant la présence des Gaulois, il partit le lendemain en colonne de route, les légions à une grande distance l’une de l’autre, séparées par leurs bagages. Son avant-garde, arrivée près de Dommarien, put alors apercevoir l’armée ennemie. Vercingetorix épiait, pour tomber sur les Romains, le moment où ils déboucheraient. Il avait partagé sa cavalerie en trois corps, et son infanterie était descendue des hauteurs de Sacquenay pour s’établir le long de la Vingeanne et du Badin. (Voir planche 24.) Dès que l’avant-garde ennemie paraît, Vercingetorix lui barre le passage avec un des corps de cavalerie, tandis que les deux autres se montrent en bataille sur les deux ailes des Romains. Pris à l’improviste, César divise aussi sa cavalerie en trois corps, et les oppose à l’ennemi. Le combat s’engage sur tous les points ; la colonne romaine s’arrête ; les légions sont amenées en ligne et les bagages placés dans les intervalles. Cette formation, où les légions étaient sans doute en colonne sur trois lignes, devait être facile à exécuter et présentait les avantages d’un carré. Partout où la cavalerie fléchit ou est trop vivement pressée, César la fait appuyer par des cohortes qu’il tire de la colonne pour les mettre en bataille[1]. Par cette manœuvre il ralentit les attaques et augmente la confiance des Romains, certains d’être soutenus. Enfin les Germains auxiliaires, ayant gagné, sur la droite de l’armée romaine, le sommet

    trente-deux de ces fers à cheval. L’un d’eux est frappé au milieu du cintre d’une marque qu’on rencontre quelquefois sur des objets celtiques, et qui a une certaine analogie avec l’estampage d’une plaque de cuivre trouvée dans un des tumulus de Montsaugeon.

    Si l’on songe que la rencontre des deux armées romaine et gauloise ne fut qu’une bataille de cavalerie, où s’entrechoquèrent vingt à vingt-cinq mille chevaux ; on trouvera sans doute intéressants les faits qui viennent d’être signalés, quoiqu’ils puissent cependant se rapporter à un combat postérieur.

  1. Nous avons adopté la version aciemque constitui jubebat, qui seule donne une interprétation raisonnable.