Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/325

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ouvrages. Lorsque César arrive, il voit les lignes abandonnées, et le combat se livrant dans la plaine de Grésigny, sur les bords de l’Ose. Les soldats romains rejettent le pilum et mettent l’épée à la main. En même temps la cavalerie du camp de Grésigny paraît sur les derrières de l’ennemi ; d’autres cohortes approchent. Les Gaulois sont mis en déroute, et, en fuyant, rencontrent la cavalerie, qui fait d’eux un grand carnage. Sedulius, chef et prince des Lémovices, est tué ; l’Arverne Vercassivellaunus est fait prisonnier. Soixante et quatorze enseignes sont apportées à César. De toute cette armée si nombreuse peu de combattants rentrèrent au camp sains et saufs.

Témoins, du haut des murs, de cette sanglante défaite, les assiégés désespérèrent de leur salut et firent rentrer les troupes qui attaquaient la contrevallation[1]. À la suite de ces échecs, les Gaulois de l’armée de secours s’enfuirent de leur camp, et, si les Romains, forcés de défendre tant de points à la fois et de s’aider mutuellement, n’eussent été accablés par les travaux de toute une journée, la masse entière des ennemis pouvait être anéantie. Vers le milieu de la nuit la cavalerie envoyée à leur poursuite atteignit l’arrière-garde ; une grande partie fut prise ou tuée, les autres se dispersèrent pour regagner leurs pays.

Le lendemain Vercingetorix convoque un conseil. Il déclare qu’il n’a pas entrepris cette guerre par intérêt personnel, mais pour la cause de la liberté de tous. « Puisqu’il faut céder au sort, il se met à la discrétion de ses concitoyens, et leur offre d’être livré mort ou vivant aux Romains pour les apaiser. » Aussitôt on députe vers César, qui exige que les armes et les chefs lui soient remis. Il prend place

  1. « Les habitants d’Alesia désespérèrent de leur salut lorsqu’ils virent les soldats romains rapporter de tous côtés dans leur camp une immense quantité de boucliers garnis d’or et d’argent, des cuirasses souillées de sang, de la vaisselle et des tentes gauloises. » (Plutarque, César, xxx.)