Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/344

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envoya la cavalerie à leur poursuite ; mais il ne marcha que lentement, dans la crainte de quelque piège, les barbares pouvant avoir l’intention d’attirer les Romains sur un terrain désavantageux. Les cavaliers d’ailleurs n’osaient pénétrer à travers la fumée et les flammes ; aussi les Bellovaques purent-ils franchir impunément un espace de dix milles et s’arrêter dans un lieu extrêmement fortifié par la nature, le mont Ganelon, où ils assirent leur camp. Ainsi établis, ils se bornèrent à placer souvent de la cavalerie et de l’infanterie en embuscade, et causèrent un grand tort aux fourrageurs romains[1].


Combat sur l’Aisne.

III. Après plusieurs rencontres de ce genre, César sut par un prisonnier que Correus, chef des Bellovaques, avec 6 000 fantassins d’élite et 1 000 cavaliers choisis, préparait une nouvelle embuscade dans les lieux où l’abondance du blé et du fourrage semblait devoir attirer les Romains. Sur cet avis, il envoya en avant la cavalerie, toujours chargée de protéger les fourrageurs, lui adjoignit des auxiliaires armés à la légère, et lui-même, avec un plus grand nombre de légions qu’à l’ordinaire, les suivit le plus près possible.

L’ennemi s’était placé dans une plaine (celle de Choisy-au-Bac) d’environ mille pas en tout sens et entourée d’un côté par des forêts, de l’autre par une rivière d’un passage difficile (l’Aisne). La cavalerie connaissait les projets des Gaulois ; se sentant appuyée, elle marcha résolument, par escadrons, vers cette plaine, que des embûches enveloppaient de toutes parts. Correus, en la voyant arriver ainsi, crut l’occasion favorable à l’exécution de son plan, et attaqua d’abord les premiers escadrons avec peu de monde. Les Romains soutinrent vaillamment le choc sans se concentrer en masse sur le même point, « ce qui, dit Hirtius,

  1. Guerre des Gaules, VIII, xvii.