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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/383

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CHAPITRE TROISIÈME.

ÉVÉNEMENTS DE L’AN 698.

Présence à Rome de Ptolémée Aulètes.

I. Les consuls précédents venaient d’être remplacés par Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus et L. Marcius Philippus ; celui-ci allié de César, dont il avait épousé la nièce Atia[1]. Vainement les premiers magistrats se succédaient tous les ans, le changement des personnes n’en amenait aucun dans l’état de la République.

Vers cette époque, survint un fait qui montra à quel degré de mépris étaient tombées les lois et la morale. Ptolémée Aulètes, roi d’Égypte, père de la fameuse Cléopâtre, haï de ses sujets, s’était enfui d’Alexandrie, et, vers la fin de 697, était parti pour Rome, malgré les conseils de M. Caton, qu’il avait rencontré à Rhodes. Il venait solliciter la protection de la République contre les Égyptiens, qui, en son absence, avaient donné la couronne à sa fille Bérénice. Il avait obtenu le titre, si recherché alors, d’ami et d’allié du peuple romain, en achetant les suffrages d’un grand nombre de personnages considérables, ce qui l’avait obligé d’établir de lourds impôts sur ses sujets. Il fut d’abord bien accueilli, car on savait qu’il apportait son trésor, prêt à le distribuer à de nouveaux protecteurs. Pompée le logea dans sa maison[2] et se déclara publiquement en sa faveur. Mais les Égyptiens, instruits de son départ, envoyèrent une ambassade composée de plus de cent personnes pour défendre leur cause ; la plupart furent tuées en route par des émissaires de Ptolémée ; les autres,

  1. Atia avait épousé en premières noces Octavius, dont elle eut un fils qui fut plus tard Auguste.
  2. Dion-Cassius, XXXIX, xiv.