Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/403

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environnants se rendirent, et cependant le vainqueur fit mourir tous les principaux citoyens.

La conduite de César envers les habitants de cette province a été justement blâmée par l’empereur Napoléon Ier. « Ces peuples, dit-il, ne s’étaient point révoltés ; ils avaient fourni des otages, avaient promis de vivre tranquilles, mais ils étaient en possession de toute leur liberté et de tous leurs droits. Ils avaient donné lieu à César de leur faire la guerre, sans doute, mais non de violer le droit des gens à leur égard et d’abuser de la victoire d’une manière aussi atroce. Cette conduite n’était pas juste, elle était encore moins politique. Ces moyens ne remplissent jamais leur but, ils exaspèrent et révoltent les nations. La punition de quelques chefs est tout ce que la justice et la politique permettent[1]. »

Tandis que la Bretagne était vaincue sur mer, Sabinus remportait une victoire décisive sur les peuples de la Normandie, près d’Avranches ; et, dans le même temps, Publius Crassus soumettait l’Aquitaine. Quoique ce jeune lieutenant de César n’eût qu’une seule légion, un corps de cavalerie et des auxiliaires, il s’emparait de la place forte de Sos et faisait essuyer une défaite sanglante aux peuples situés entre la Garonne et l’Adour. Sa gloire en fut d’autant plus grande que les Aquitains avaient appelé à leur aide les chefs espagnols, débris de cette fameuse armée façonnée si longtemps par Sertorius à la tactique romaine.

Quoique la saison fût fort avancée, César voulut encore soumettre les peuples du Brabant et du Boulonnais, et marcha contre eus. Les Gaulois se retirèrent dans leurs forêts ; il fut alors obligé de se frayer une route dans les bois en abattant les arbres, qui, placés à droite et à gauche, formèrent de chaque côté un rempart contre l’ennemi. Le

  1. Précis des guerres de César, III, v.