Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/407

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nant pour ainsi dire la route qu’Auguste fit construire plus tard entre ces deux villes, et rassembla dans ce port les navires des côtes voisines et la flotte qui, l’année précédente, avait vaincu celle du Morbihan. Après avoir envoyé un de ses officiers pour s’assurer du point de débarquement, il partit de Boulogne, dans la nuit du 24 au 25 août, avec deux légions, reconnut à son tour la côte à Douvres, et prit terre à Deal. Le rivage était couvert d’hommes en armes qui s’opposèrent avec vigueur au débarquement de l’armée romaine. Celle-ci, les ayant repoussés, s’établit solidement près de la mer. Les Bretons, étonnés d’une semblable audace, vinrent de tous côtés implorer la paix et faire leur soumission. Mais les éléments se conjurèrent contre les envahisseurs, et une horrible tempête vint briser les vaisseaux de transport et les galères. À la nouvelle de ce désastre, les Bretons relèvent la tête ; de leur côté les soldats romains, loin de se décourager, se hâtent de réparer leurs navires avec tant de zèle, que, sur quatre-vingts, soixante-huit purent être remis à flot. Non loin du camp de César, les Bretons firent un jour tomber une légion dans une embuscade ; plus tard un combat général eut lieu, où les Romains demeurèrent vainqueurs. Alors César, pressé par l’approche de l’équinoxe, traita avec les chefs de quelques peuplades, reçut des otages et repassa sur le continent le 12 septembre, étant resté dix-huit jours seulement en Angleterre. Dès le lendemain de son arrivée à Boulogne, les deux légions débarquées furent dirigées contre les Boulonnais, qui s’étaient réfugiés, depuis l’année précédente, dans les marais de leur pays ; d’autres troupes furent envoyées pour châtier les habitants du Brabant. Après ces expéditions, César mit ses légions en quartiers d’hiver chez les Belges, puis s’éloigna pour visiter la partie opposée de son vaste commandement, c’est-à-dire l’Illyrie, où il eut aussi à garantir les frontières romaines contre l’incursion des barbares.