Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/412

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de charge, n’étaient pas séparément désignées pour chacun d’eux, mais Pompée et Crassus devaient s’entendre sur le partage ; Dion-Cassius prétend même qu’ils les tirèrent au sort. Cette assertion paraît inexacte. Une insurrection des Vaccéens et la réduction de Clunia révoltée[1] servirent de prétexte pour demander que les Espagnes fussent données à Pompée avec quatre légions ; Crassus devait avoir la Syrie et les États voisins, avec une armée considérable. Le nom des Parthes n’était pas prononcé, mais tout le monde savait pourquoi Crassus convoitait la Syrie[2]. Quoique d’un âge avancé (il avait soixante ans), il rêvait de faire la conquête des contrées qui s’étendent depuis l’Euphrate jusqu’à l’Indus[3]. Quant à César, il devait être maintenu dans sa province. La durée de ces gouvernements était de cinq années ; ils conféraient le pouvoir de lever des troupes romaines et alliées, et de faire la guerre ou la paix.

Les propositions de Trebonius furent vivement combattues par M. Caton, par Favonius et par deux autres tribuns du peuple, Ateius et Aquilius Gallus. « Mais Favonius, dit Plutarque, ne fut écouté de personne ; les uns étaient retenus par leur respect pour Pompée et pour Crassus, le plus grand nombre voulait faire plaisir à César, et se tenait tranquille, n’ayant d’espérance qu’en lui[4]. » Les adversaires des consuls dans le sénat, intimidés, gardaient le silence. Cicéron, pour éviter la discussion, s’était retiré à la campagne.

Dans l’assemblée du peuple, M. Caton parla contre le projet de loi de Trébonius, ou plutôt il employa les deux

  1. Le pays des Vaccéens comprenait une partie de la Vieille-Castille, du royaume de Léon et des provinces basques. Clunia, ville des Celtibériens, était située près de Coruña del Conde.
  2. Plutarque, Crassus, xix.
  3. Plutarque, Crassus, xix.
  4. Plutarque, César, xxiv.