Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/423

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times des côtes de la Manche contre Roscius ; mais bientôt de nouveaux troubles survinrent ; les habitants de l’État de Sens renvoyèrent Cavarinus, que César leur avait donné pour roi, et, quelque temps après, Labienus fut forcé de se mesurer avec les habitants du pays de Trèves, qu’il défit dans un engagement où fut tué Indutiomare. À l’exception des Bourguignons et des Champenois, toute la Gaule était en fermentation, ce qui obligea César à y passer l’hiver.


L. Domitius Ahenobarbus et Appius Claudius Pulcher, consuls.

III. Pendant ce temps, la lutte des partis se perpétuait à Rome, et Pompée, chargé des approvisionnements, ayant Claudius sous ses ordres des lieutenants et des légions, se tenait aux portes de la Ville ; sa présence en Italie, gage d’ordre et de tranquillité, était acceptée par tous les bons citoyens[1]. Son influence devait, aux yeux de César, paralyser celle de L. Domitius Ahenobarbus, parvenu au consulat. En effet, lorsque précédemment Crassus et Pompée s’étaient mis sur les rangs pour obtenir le consulat, le parti opposé, désespérant de l’emporter sur tous les deux, avait cherché à faire admettre au moins un de ses candidats. Il avait voulu renouveler sa manœuvre de 695, qui avait réussi à faire nommer Bibulus collègue de César. La tentative avait échoué ; mais, au moment où il fut question d’élire les consuls pour l’année 700, le parti aristocratique, n’ayant plus à lutter contre des personnages aussi éminents que Crassus et Pompée, obtint sans peine la nomination d’Ahenobarbus. Ce dernier représentait seul, dans cette haute magistrature, les passions hostiles aux triumvirs, puisque son collègue Appius Claudius Pulcher était encore, à cette époque, favorable à César.

L’autorité des consuls, quels qu’ils fussent, était impuissante à remédier à la démoralisation des hautes classes,

  1. Voir page 402.