Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/429

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Constructions de César à Rome.

VII. À la même époque, le proconsul des Gaules faisait, avec le produit du butin, reconstruire à Rome un édifice magnifique, la vieille basilique du Forum, qu’on étendait jusqu’au temple de la Liberté. « Ce sera la plus belle chose du monde, dit Cicéron ; il y aura dans le Champ de Mars sept enceintes électorales et des galeries de marbre qui seront entourées de grands portiques de mille pas. Auprès se trouvera une villa publique. » Paullus était chargé de l’exécution des travaux. Cicéron et Oppius trouvaient que soixante millions de sesterces étaient peu de chose pour une semblable entreprise[1]. Selon Pline, le seul achat de l’emplacement du Forum coûta à César la somme de cent millions de sesterces[2]. Cette construction, interrompue par les événements, ne fut terminée qu’après la guerre d’Afrique[3].


Ses relations avec Cicéron.

VIII. Tandis que César s’attirait, par ces travaux destinés au public, l’admiration générale, il ne négligeait aucun de ces ménagements qui étaient de nature à lui assurer le concours des hommes importants. Cicéron, comme on l’a vu, s’était déjà réconcilié avec lui, et César avait tout mis en œuvre pour le gagner encore davantage. Il flattait son amour-propre, faisait droit à toutes ses recommandations[4], traitait avec de grands égards Quintus Cicéron, dont il avait fait un de ses lieutenants ; il allait même jusqu’à mettre à la disposition du grand orateur son crédit et sa fortune[5].

  1. Cicéron, Lettres à Atticus, IV, xvii. — Suétone, César, xxxvi.
  2. Pline, Histoire naturelle, XXXVI, xv.
  3. Appien, Guerres civiles, II, cii.
  4. « Avez-vous quelque autre protégé à m’envoyer, je m’en charge. » (Lettre de César citée par Cicéron, Lettres familières, VII, v.) « Je ne dis pas un mot, je ne fais pas une démarche dans l’intérêt de César, qu’aussitôt il ne me témoigne hautement y attacher un prix qui m’assure de son affection. » (Cicéron, Lettres familières, VII, v.)
  5. « Je dispose comme de choses à moi de son crédit, qui est prépon-