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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/493

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de la République. Vainement Cicéron écrivait-il que ses forces étaient insuffisantes pour résister aux Parthes, dont l’invasion paraissait imminente : les consuls se refusaient à entretenir le sénat de ses réclamations, ne voulant ni partir eux-mêmes pour entreprendre une campagne si éloignée, ni permettre à d’autres d’aller à leur place[1]. Il leur importait bien plus d’abaisser César que de venger Crassus, et cependant l’opinion publique, émue des dangers que courait la Syrie, réclamait un commandement extraordinaire en Orient, soit pour Pompée, soit pour César[2]. Heureusement les Parthes n’attaquèrent point ; Bibulus et Cicéron n’eurent à combattre que des bandes de pillards. Ce dernier, le 3 des ides d’octobre, défit, auprès du mont Amanus, un parti de montagnards ciliciens. Il enleva leur camp, assiégea leur forteresse Pindenissus et s’en empara ; ses soldats le saluèrent imperator[3]. Depuis lors, il prit ce titre dans la suscription de ses lettres[4].

  1. « Mais les consuls, qui craignent d’être obligés, par un décret du sénat, de partir pour la guerre, et qui sentent néanmoins combien il leur serait honteux que cette commission tombât sur un autre qu’eux, ne veulent point absolument que le sénat s’assemble ; ils vont jusqu’à se faire soupçonner de manquer de zèle pour la République : on ne sait si c’est négligence, ou lâcheté, ou la crainte dont je viens de parler, mais ce qui se cache sous cette apparence de retenue, c’est qu’ils ne veulent pas de cette province. » (Cœlius à Cicéron, Lettres familières, VIII, x.)
  2. « Avec le secours de Dejotarus, on pourra arrêter les ennemis jusqu’à l’arrivée de Pompée, qui me mande qu’on le destine pour cette guerre. » (Cicéron, Lettres à Atticus, VI, i.) — « À cette nouvelle du passage de l’Euphrate, chacun s’est mis à donner son avis : celui-ci veut qu’on envoie Pompée, celui-là César et son armée. » (Cœlius à Cicéron, Lettres familières, VIII, x.)
  3. Cicéron, Lettres à Atticus, V, xx.
  4. Il garda ce titre jusqu’au moment où la guerre civile éclata.