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En l’an 691, le 5 des ides de novembre, dans sa seconde Catilinaire, x, Cicéron demande comment les compagnons efféminés de Catilina supporteront les frimas de l’Apennin, surtout dans ces nuits déjà longues (his præsertim jam noctibus)[1]. On est en effet au 15 octobre 63 avant Jésus-Christ. — Plus tard, dans son plaidoyer pour Sextius, parlant de la défaite de Catilina au commencement de janvier 692 (le milieu de décembre 63 avant Jésus-Christ), Cicéron assure que ce résultat est dû à Sextius, sans l’activité duquel on eût laissé à l’hiver le temps d’intervenir (datus illo in bello esset hiemi locus).

L’an 696 de Rome (58 avant Jésus-Christ), les Helvètes se donnent rendez-vous à Genève pour un jour déterminé : « is dies erat a. d. v kal. Aprilis. » (César, Guerre des Gaules, I, vi.) Cette date correspond au 24 mars julien, jour où tombait l’équinoxe du printemps. Les Helvètes avaient pris cette époque naturelle ; César l’a rapportée au calendrier romain[2].

En l’an 700 de Rome (54 avant Jésus-Christ), César, après sa seconde campagne en Bretagne, rembarque ses troupes, « quod æquinoctium suberat. » (Guerre des Gaules, V, xxiii.) Il en informe Cicéron le 6 des calendes d’octobre, 21 septembre julien. (Cicéron, Lettres à Atticus, IV, xvii.) L’équinoxe arriva le 26 septembre[3].

L’an 702, le 13 des calendes de février, c’est-à-dire le 30 décembre 53 avant Jésus-Christ, Clodius est tué par Milon. (Cicéron, Discours pour Milon, x.) — Pompée est créé consul pour la troisième fois le 5 des calendes de mars, dans le mois intercalaire (Asconius).

En l’an 703, Cicéron écrit à Atticus (V, xiii) : « Je suis arrivé à Éphèse le 11 des calendes de sextilis (12 juillet 51 avant Jésus-Christ), 560 jours après le combat de Bovilles ; » supputation exacte en comptant le jour du meurtre de Clodius et en portant à 23 jours l’intercalation de l’an 702[4].

  1. De La Nauze, influencé par son faux calcul de l’opposition de Jupiter, veut que ces événements aient eu lieu à l’approche du printemps ; il ne prend pas garde à la particule jam. Ideler la supprime du texte latin.
  2. Dans le système d’Ideler, les Helvètes ne seraient partis que le 16 avril julien. On ne trouve point alors de place pour les nombreux événements survenus sans que les blés fussent encore mûrs. (César, Guerre des Gaules, I, xvi.)
  3. Le système d’Ideler (Voyez Korb, dans Orelli, Onomasticum Tullianum, t. I, p. 170), suivant lequel le 6 des calendes d’octobre serait tombé le 30 août julien, est manifestement en défaut. César ne se serait pas inquiété de l’équinoxe encore distant de 27 jours, lui qui, l’année précédente, trouvait bon de passer en Bretagne à la fin d’août.
  4. Le général de Gœler a voulu élever un nouveau système fondé sur ce que