Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/92

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bandes avec les vieilles troupes d’Arioviste, s’empressa de rassembler des vivres, et s’avança contre les Germains à grandes journées. Les négociations ayant probablement duré pendant tout le mois de juillet, on était au commencement d’août. Parti des environs de Tonnerre, où nous avons supposé qu’il était campé, César suivit la route, remplacée plus tard par une voie romaine dont on reconnaît encore les vestiges, et qui, passant par Tanlay, Gland, Laignes, Étrochey et Dancevoir, conduisait à Langres[1]. (Voir pl. 4.) Après trois fortes étapes, parvenu vers Arc-en-Barrois, il apprit qu’Arioviste était en mouvement avec toutes ses troupes pour s’emparer de Besançon, place la plus considérable de la Séquanie, et qu’il était déjà à trois jours de marche au delà de son territoire. César crut urgent de le prévenir, car cette place était abondamment pourvue de tout ce qui est nécessaire à une armée. Au lieu de continuer à se diriger vers le Rhin, par Vesoul, Lure et Belfort, il s’avança jour et nuit, à marches forcées, vers Besançon, s’en rendit maître, et y mit une garnison[2].

La description suivante des Commentaires s’applique encore à la position de la ville actuelle. « Elle était si bien fortifiée par la nature, qu’elle offrait toute facilité pour soutenir la guerre. Le Doubs, en traçant un cercle, l’environne presque en entier, et l’espace de seize cents pieds[3], que

  1. Entre Tanlay et Gland la voie romaine est encore appelée route de César. (Voir la carte de l’État-major.)
  2. Pour expliquer ce mouvement sur Besançon, il faut supposer que César, au moment où il reçut la nouvelle de la marche d’Arioviste, le crut déjà aussi près de Besançon qu’il l’était lui-même. En effet, César pouvait craindre que, pendant le temps que la nouvelle avait mis à lui parvenir, le roi germain, qui avait déjà fait trois étapes hors de son territoire, ne fût arrivé dans les environs de Mulhouse ou de Cernay. Or César se trouvait à Arc-en-Barrois, à 130 kilomètres de Besançon, et la distance de cette dernière ville à Cernay est de 125 kilomètres.
  3. Les Commentaires donnent ici le chiffre erroné DC : la largeur de l’isthme