Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/127

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Et, prenant l’autre à témoin :

— Ne m’as-tu pas raconté, avant-hier, qu’en allant à la foire à Sancey, après avoir dépassé la ferme de Féli, à six kilomètres d’ici, entre les deux bois, tu avais vu un lièvre qui passait sur la route… il y a de ça trois semaines, à peu près ?

— Oui, c’est bien vrai !

— Eh bien ! alors, qu’est-ce que tu as à me traiter de menteur, gros Léon ?

— Oh ! s’exclama l’autre, où veux-tu que je le retrouve, cet oreillard ?

— Ça, mon ami, rétorqua Zidore, ce n’est pas mon affaire et je m’en f… ; je t’avais promis de « t’enseigner » un lièvre, c’est fait ; tu dois deux litres, paye-les ! Quant à l’oreillard, si tu le rencontres, tu lui donneras le bonjour de ma part.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout de même, oui, conclut gros Léon, Zidore est une fripouille, mais, pour ce lièvre-là, ça n’avait pas d’importance, puisque j’étais si paf que je n’aurais pas pu le tirer.