Page:Louis XVI - Déclaration du Roi adressée à tous les Français, à sa sortie de Paris, 1791.djvu/17

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» Le Roi ne pense pas qu’il soit possible de gouverner un royaume d’une si grande étendue et d’une si grande importance que la France, par les moyens établis par l’Assemblée Nationale, tels qu’ils existent à présent. Sa majesté, en accordant à tous les décrets indistinctement une sanction qu’elle savoit bien ne pas pouvoir refuser, y a été déterminée par le désir d’éviter toute discussion que l’expérience lui avoit appris être au moins inutile ; elle craignoit de plus qu’on ne pensât qu’elle voulût retarder ou faire manquer les travaux de l’Assemblée Nationale, à la réussite desquels la Nation prenoit un si grand intérêt ; elle mettoit sa confiance dans les gens sages de cette Assemblée, qui reconnoissoient qu’il était plus aisé de détruire un gouvernement, que d’en reconstruire un sur des bases toutes différentes. Ils avoient plusieurs fois senti la nécessité, lors de la révision annoncée des décrets, de donner une force d’action et de réaction nécessaire à tout gouvernement ; ils reconnoissoient aussi l’utilité d’inspirer pour ce gouvernement et pour les lois, qui doivent assurer la prospérité et l’état de chacun, une confiance telle qu’elle ramenât dans le Royaume tous les Citoyens que le mécontentement dans quelques-uns, et dans la plupart la crainte pour leur vie ou pour leurs propriétés, ont forcés de s’expatrier.

» Mais plus on voit l’Assemblée s’approcher du