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souffrent depuis longtems avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfans à ma femme ; je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux ; je lui recommande sur-tout d’en faire de bons chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde (s’ils sont condamnés à les éprouver) comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’éternité ; je prie ma sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfans, et de leur tenir lieu de mere, s’ils avoient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi et les chagrins que je pourrois lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyoit avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfans, après ce qu’ils doivent à Dieu, qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entr’eux, soumis et obéissans à leur mère, et reconnoissans de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour eux et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mere.