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vivant, qui fréquentait quelque peu Montmartre où il rencontrait les artistes. Il avait ainsi fait la connaissance d’Albert et de Juliette, et n’ignorait rien de la mésaventure de son collègue.

Aussi quand le mari de Léontine lui recommanda de la façon particulière qu’on a vue, son subordonné, ce directeur lui répondit-il :

— Soyez tranquille, je vais le soigner !

Il le soigna, en effet.

Lorsque M. Gustave Arnaud vint se présenter à lui, il l’accueillit avec un sourire et lui dit :

— Vous avez de très bonnes notes, monsieur Arnaud et je suis heureux de vous compter parmi mes collaborateurs.

« Même je vous promets la première vacance de chef de bureau.

« Mais à une condition cependant, c’est que vous donniez votre consentement au mariage de votre fille, qui est une jeune femme charmante, avec son ami le peintre Albert Rougier… parce que, voyez-vous, dans l’administration, il vaut mieux que les situations soient régulières.

Et c’est ainsi qu’Albert, à sa grande surprise, vit un beau jour Juliette arriver chez lui, en lui disant de nouveau :

— Mon chéri, il faut encore que je me sacrifie !

— Que tu te sacrifies !

— Oui, pour que papa soit chef de bureau !…

— Ah non ! alors… Je ne marche pas…

— Son nouveau directeur exige absolument que je me marie…

— Il a du toupet. Ils veulent donc tous t’épouser.

— Non… laisse-moi finir. Il n’exige pas que je me marie avec lui…

— Mais avec qui, alors ?

— Avec toi, grand fou !

Et ils se marièrent, eux aussi, si bien que M. Prosper Benoît ne fut pas vengé, à son grand désespoir.

FIN



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