Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/12

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famille. La mère du comte est née princesse Volchonskaïa ; sa grand’mèrè fut la princesse Gortschakov, etc. : les princes Volchonsky et Gortschakov sont des descendants du premier prince russe Riourik.

Jusqu’à son renoncement aux « chimères du monde », Léon Tolstoï était fier de la généalogie de sa famille ; il se vantait toujours d’être un vrai noble et un vrai aristocrate. Le père du romancier, Nikolaï Ilitsch Tolstoï, lieutenant-colonel, prit part à la campagne de 1812-1813. Après la guerre, il se retira avec sa famille à lasnaïa-Poliana où naquit le futur penseur russe[1]. En 1831, Léon Tolstoï perdit sa mère. La comtesse cependant a su déjà laisser de profondes racines dans les souvenirs de son fils âgé de trois ans.

« Quand je cherche à me représenter ma mère, je ne vois plus que ses yeux bruns qui exprimaient toujours la même bonté et le même amour. Je sens encore le toucher de sa main douce et fluette qui me caressait si souvent et que j’aimais tant à baiser… Quand maman souriait, son visage toujours rayonnait et tout semblait en fête autour d’elle… Si dans les moments difficiles de la vie je pouvais revoir ce

    complir le service militaire. Ces Sloujiviié lioudi étaient formés en partie de descendants des anciens serviteurs du prince et de boyards entrés au service de Moscou. Beaucoup se recrutaient parmi les aventuriers : Cosaques, Tartares, on y trouvait tout ce qu’on voulait. Ce mode de recrutement de la noblesse dans les rangs de la plèbe persista jusqu’à nos jours, grâce surtout à l’usage suivant : certains grades (tchines) et certaines décorations donnaient droit à la noblesse héréditaire. Cette loi fut abolie par Alexandre III.

  1. Le 28 août (vieux style) : le 9 septembre 1828.