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Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/132

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tés humaines, considérer comme la distribution organique du travail ? Une distribution du travail peut-elle être légitime lorsqu’elle ne peut être reconnue ni par la raison ni par la conscience ? Seule est juste une division du travail admise par la conscience et la raison. Et la conscience et la raison de tous les hommes résolvent cette question simplement et unanimement : L’homme doit travailler selon ses forces physiques, intellectuelles et morales. Mais quand un homme peut vivre par le travail des autres, se considérant comme leur cerveau, ce n’est point là la division du travail, c’est uniquement l’usurpation du travail d’autrui par le plus fort. Nous sommes le cerveau du peuple. Lui, nous nourrit, et nous, nous l’enseignons. Mais que lui avons-nous enseigné et que lui enseignons-nous, puisque nous ne savons rien nous-mêmes !

L’essence propre du travail est telle, que la satisfaction de toutes les nécessités de l’homme réclame cette même alternance des diverses formes du travail, qui fait du travail non pas une charge, mais une joie. S’il faut travailler de ses mains, c’est que la vie consiste dans la lutte pour la conquête des moyens de l’existence. Le devoir qui s’impose à chaque homme de prendre part à la lutte contre la nature pour assurer sa vie et celle d’autrui est toujours le premier, le plus indubitable de ses devoirs !

Ce devoir est le premier de tous, parce que rien n’est plus nécessaire à l’homme que sa vie. L’homme trouve dans l’accomplissement de ce devoir la satisfaction absolue de ses besoins physiques et moraux. Le travail physique est la loi principale de