Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/147

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exprimée que l’humanité peut vivre sans guerre, sans violence, sans frontières, — et toutes ces horreurs ne seront plus. Bien des signes le montrent : la situation sans issue des gouvernements qui sans cesse augmentent leurs armements ; le poids chaque jour plus lourd des impôts et le mécontentement des peuples ; la puissance destructive des armes de guerre poussées jusqu’aux dernières limites de la perfection, l’aspiration de tout être humain vers l’Union, la Paix, le Bonheur.

Le malheur des hommes provient de leur désunion, de ce qu’ils ne suivent pas la vérité qui est unique, mais le mensonge, qui est multiple.

L’unique moyen d’union est donc de s’unir dans la vérité. C’est pourquoi plus les hommes recherchent sincèrement la vérité, plus ils approchent de l’union.

Personne ne viendra à notre aide, si nous ne nous aidons nous-mêmes. Et pour s’aider soi-même, il ne faut rien attendre ni du ciel ni des hommes, mais cesser de faire du mal et tâcher de faire un peu de bien.

Il suffit à chacun de commencer à faire ce qu’il doit, et de cesser défaire ce qu’il ne doit pas, il nous suffit de mettre sur nos actes toute la lumière qui est en nous, pour qu’aussitôt s’établisse le royaume de l’Amour auquel tend tout être humain. L’amélioration des conditions de la vie humaine résulte des efforts moraux isolés, de l’éclaircissement de la vérité et de son observation.

Si les hommes pouvaient seulement se persuader que la force n’est pas dans la force, mais dans la vérité, s’ils s’y tenaient en paroles et en actions, s’ils