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CHAPITRE II


AGE VIRIL

Tolstoï officier, juge de paix et maître d’école. — Ses débuts littéraires. — Tolstoï à l’étranger. — Son mariage et sa vie de famille. 1851-1874.

I


C’est par une belle matinée que Tolstoï[1] vit pour la première fois les montagnes du Caucase. La fraîcheur de l’air le réveilla avec l’aube ; il jeta un regard indifférent autour de lui. La matinée était belle et sereine ; il aperçut, tout à coup, des masses énormes d’une blancheur éclatante se dessiner en légers contours et en lignes capricieuses sur un ciel lointain. Quand il comprit combien ces hauteurs imposantes étaient loin de lui, il sentit leur incomparable beauté, fut saisi d’une terreur secrète et se crut le jouet d’un rêve. Il se secoua pour s’assurer* qu’il était bien réveillé. Oui, les montagnes étaient là, bien réellement devant lui. La chaîne paraissait fuir à l’horizon et ses cimes neigeuses se coloraient d’une teinte rose

  1. Cosaques.