Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE IV


CONCLUSION

Telle est, en traits généraux, la vie de Tolstoï. Dès ses premières sensations d’enfant, dès ses premières larmes de tendresse qu’il verse, « couché dans ses petites couvertures et pensant à son gouverneur Karl Ivanovitch », on devine déjà en lui une nature originale, tendre et belle, riche de sentiments élevés. Jusqu’à sa conversion où il trouve enfin l’unité, vers laquelle il tendait durant toute sa vie, nous le voyons ravagé par le doute, toujours mécontent de lui-même, inquiet, même dans ses plaisirs, cherchant la vérité, ne la trouvant nulle part, souffrant, errant dans les ténèbres, luttant avec son éternel tourment, menant la vie de tout le monde et aspirant toi^jours vers quelque chose de supérieur. Toute cette vie est pleine de contradictions et de dualité ; on y trouve un antagonisme aigu entre l’existence extérieure de Tolstoï et son activité morale.

Seule la vie des natures médiocres est composée d’une ligne droite, sans doutes, sans contradictions, sans souffrances ; elles acceptent la vie sans