Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/180

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Comme nous marchions sur la plage, sans parler, et enveloppées jusqu’au menton dans nos robes de laine sombre, des jeunes filles joyeuses ont passé.

« Ah ! c’est Bilitis et Mnasidika ! Voyez, le beau petit écureuil que nous avons pris : il est doux comme un oiseau et effaré comme un lapin.

« Chez Lydé nous le mettrons en cage et nous lui donnerons beaucoup de lait avec des feuilles de salade. C’est une femelle, elle vivra longtemps. »

Et les folles sont parties en courant. Pour nous, sans parler nous nous sommes assises, moi sur une roche, elle sur le sable, et nous avons regardé la mer.