Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/16

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regretter un peu moins Paris et le boulevard des Italiens. J’avais bien vu jouer les grandes eaux de Versailles ; mais, n’en déplaise à l’ombre de Louis XIV, je les trouvai dépassées.

Ce qui me plaisait moins, je l’avoue, c’était le voisinage dont on me parlait, les jaguars et autres bêtes qui peuplent ces vastes solitudes, et j’eusse mieux aimé admirer certains de ces animaux au Jardin des Plantes que de les rencontrer là.

Comme le temps paraissait favorable, le capitaine ayant fait de nouvelles provisions, nous quittâmes Rio-Janeiro. Je dois dire ici que sur dix-huit passagers, huit nous avaient abandonnés, les uns parce qu’ils avaient trouvé des emplois à leur convenance, les autres, le courage leur faisant faute au moment décisif, reculaient devant les hasards d’une aussi périlleuse traversée.

Le 7 juillet, nous remîmes à la voile pour la Californie. En voyant partir notre petite goëlette pour un si long voyage, les Brésiliens ne se montrèrent pas plus rassurants pour nous que les Havrais ne l’avaient été dans leurs prévisions. « Jamais, disaient-ils, la goëlette l’Indépendance ne pourra résister