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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/155

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guinaires ; il saura, par sa persuasion, déjouer leurs mauvaises intentions. Et puis, pensai-je, si je suis délaissée de Dieu, je saurai bien trouver une nuit pour me jeter à la mer. »

Telles étaient mes noires réflexions, lorsqu’on nous apporta de la lumière, c’est-à-dire une petite mèche enflammée dans un récipient rempli d’huile. Malgré la faible clarté qu’elle répandait, elle me permit d’inspecter les extrémités de ce petit caveau. J’avais à peine jeté les yeux autour de moi que je poussai un cri ; je rentrai mes jambes, mes épaules, je me pelotonnai enfin pour ne pas toucher les planches qui nous entouraient. Je voyais courir, le long des parois, de grosses araignées velues à longues pattes, d’énormes cancrolats des cloportes monstrueux avec de grandes cornes, et jusqu’à des rats qui s’enfuyaient dans les coins en glissant sur mes jambes. Ces barbares, voyant ma répulsion, ma douleur, étaient dans la plus grande joie ; ils se plaisaient à nous montrer, en les désignant du doigt, toutes ces bêtes immondes. Than-Sing, voyant ma répugnance, voulut éteindre la lumière, mais je l’en empêchai ; j’aimais mieux voir ces animaux hideux,