Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/164

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médailles l’une contre l’autre, en faisant les contorsions les plus drôles ; à ce moment, les instruments firent entendre leur tapage : c’est que la flamme commençait à consumer les précieuses feuilles de papier. Ce chef religieux les promenait autour des épées, comme pour les bénir. Lorsqu’elles furent à moitié brûlées il se dirigea à l’arrière de la jonque et les lança à la mer. Cette fois la musique cessa, la prière était achevée.

Cette cérémonie avait duré environ vingt minutes, et j’avais profité de tout ce temps pour respirer l’air frais de la soirée.

Une fois rentrée, j’essayai de prendre quelque repos, mais je ne pouvais en trouver. Les insectes qui nous infestaient, et desquels je ne pouvais me préserver, me privaient de tout sommeil je n’avais pas de bas, le dessus de mes pieds était couvert de leurs morsures. Les rats, qui, les premiers jours, s’étaient bien gardés de nous approcher, commençaient à s’habituer à nous, ils se hasardaient en plein jour à passer sur mes jambes.

Le 13, au matin, un incident vint troubler nos ennemis et les mettre en rumeur : un des leurs était