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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/202

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montra à deux milles vers le nord ; le vent soufflait sud-sud-ouest. Je pensai que le meilleur parti à prendre était de me réfugier au plus vite dans une baie que je voyais sous le vent, de réparer là mes avaries et d’y laisser reposer mon équipage épuisé de fatigue. Je réussis à atteindre cette baie et j’y jetai l’ancre là à environ six heures de l’après-midi ; les hommes se mirent aussitôt aux pompes. Ils y étaient encore à dix heures du soir, lorsque trois jonques chinoises vinrent accoster le Caldera, jetèrent sur le pont leurs pots à feu, montèrent des deux côtés à l’abordage et firent prisonniers tous les hommes qui étaient sur le pont ; puis ils s’emparèrent de moi et de ceux qui étaient dans leur lit, nous lièrent les mains derrière le dos et demandèrent si le navire était anglais. Sur notre réponse négative, ils nous dirent que c’était heureux pour nous, car, si le navire avait été anglais, ils nous auraient tous massacrés. Le 7, au point du jour, ils nous forcèrent de lever l’ancre et de les suivre dans une autre baie où nous mouillâmes par une profondeur de trois brasses. Là, ils se mirent à piller la cargaison du navire. Mais, dans la matinée du 9, une flotte nombreuse de jonques parut en vue, et les trois jonques qui nous avaient capturés s’éloignèrent. Cette flotte n’en comptait pas moins de trente-cinq. Elles s’emparèrent de tout ce