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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/34

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plus étrange ; c’est un tumulte de voix parlant plusieurs langues, une variété de costumes impossibles à décrire. Les Mexicaines, les Péruviennes, les Chiliennes, les Négresses et les Chinoises, revêtues de robes à falbalas, sont confondues avec ces hommes qui boivent ou dansent, en poussant de grands cris de joie et avec force trépignements de pieds, au son d’une musique infernale. Pour peu que vous vous arrêtiez devant la porte d’un de ces bouges de plaisirs, à contempler ces réunions grossières et burlesques, vous ne tardez pas à être témoin d’une querelle terrible qui s’élève comme une bourrasque à la suite d’un éclat de rire ; de même que l’éclair précède le coup de tonnerre, la mêlée devient bientôt générale, et vous n’avez que le temps de vous sauver, car le quartier est troublé pour toute la soirée ; le sang coulera à la suite d’un formidable combat au couteau et au revolver, dans lequel de nombreuses victimes sont laissées sur le pavé.

Les maisons de jeux sont en très-grand nombre à San-Francisco. C’est là encore qu’il est curieux d’observer cette population. Je visitai l’intérieur de ces établissements et je pus voir, à la lumière des lustres