Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/36

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énormes de celles qu’il tolérait on conçoit que ces apparences de morale soient longtemps restées à l’état de projet.

Les jeux sont variés ; ainsi les Mexicains jouent principalement au monte, les Français, au trente et quarante, à la roulette, au vingt-et-un, au lansquenet, et les Américains, au pharaon. Je ne puis oublier la physionomie des individus qui, avec la foule des joueurs, composent le personnel de ces maisons ; le gambler occupe le premier rang ; c’est, autrement dit, le banquier de la table, il la tient pour son compte ou pour celui d’un autre ; dans ce dernier cas, il peut gagner de huit à douze dollars par soirée vient ensuite le paillasse, chaque table en a toujours à ses gages un ou deux ; on les voit jouer sans discontinuer pour mettre la partie en train et amorcer les visiteurs ; ils gagnent quatre à cinq dollars par jour. Les ramasseurs de morts méritent aussi d’être cités ; ils sont en majeure partie Américains, et cette dénomination leur vient de ce qu’ils s’emparent des pièces qu’un joueur favorisé par la chance aurait laissées par inadvertance sur la table. Ces ramasseurs suivent d’un œil vigilant chaque coup de la