Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/52

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diens et devenir maître des travaux qui devaient bientôt bouleverser le pays en tout sens. Après l’avoir passé à gué, nous tenant à genoux sur nos mules qui avaient de l’eau jusqu’à mi-corps, nous arrivâmes sur le plateau qui domine la ville. Weaverville est enfouie au milieu des montagnes, dont les sommets les plus élevés sont couverts de neige, quelle que soit la saison. La situation de ses maisonnettes, au pied des montagnes plantées de sapins, lui donne assez l’aspect de certains villages des Alpes ; comme eux elle respire une tranquillité agreste qui fait contraste avec l’activité fiévreuse de San-Francisco et de Sacramento. De plus, l’air y est pur et les fièvres y sont inconnues, aussi la richesse aurifère de cette contrée y attire-t-elle chaque jour grand nombre de travailleurs. Le transport des lettres et de l’or se fait par le service d’express.

Nous séjournâmes quelque temps dans cette paisible localité, qui semblait n’avoir été troublée par aucun événement lugubre. Un jour que je me promenais sur les bas-côtés de la ville, j’arrivai sur un terrain abandonné où s’élèvent deux croix de bois, peintes en noir, comme dans les cimetières ; elles