Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
LE MIROIR DES JOURS

J’en jouis à l’instant bref où je les conçois,
Et ce moment me vaut des semaines, des mois
D’espoirs et de projets tous irréalisables, ―
Mais je n’y crois pas plus qu’aux fictions des fables.
Ainsi, ma chère amie, évoquant vos beaux yeux,
Quand mon rêve vous dit des mots ambitieux
Et dont la passion vous fait frissonner toute,
Je sais que je me leurre et que moi seul m’écoute…

Que vous importe, à vous qui n’en apprenez rien,
Si ce mensonge-là, chère, me fait du bien ?