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LE MIROIR DES JOURS

De votre cruauté, seul, je cherche la cause,
Et je trouve toujours la même et triste chose.
Car vous êtes jalouse, ô ma folle beauté,
Jalouse avec douleur, et ce mal détesté
Vous hante comme un songe obstiné de souffrance !
J’ai tout de vous, hors le meilleur : la confiance.
Tout regard qui ne vous a pas pour sa raison,
Aussitôt vous paraît chargé de trahison !
Vous croyez, redoutant et haïssant la femme,
Que chacune s’efforce à vous voler mon âme !
Votre mal est profond, vous n’en guérirez pas.
Mais, vous blâmant tout haut, vous pardonnant tout bas,
Mon cœur secrètement de vos rigueurs s’enchante,
Puisque c’est par amour que vous êtes méchante !