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LA MÉMOIRE DES JOURS

Si la mémoire, hélas ! n’en peut ressusciter
L’ancienne jouissance et la félicité
Sans en pleurer toujours la perte irréparable,
Et si leur souvenir fait l’homme misérable,
Mieux vaudrait retrancher, héroïque et sauveur,
La moitié de la vie et la moitié du cœur !
Ah ! le présent brutal dans son étau nous broie :
Si le passé pouvait nous rendre un peu de joie
En un songe incertain de sommeil commencé,
Qui nous prit l’âme avec douceur, sans la blesser !