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LE MIROIR DES JOURS


Rien n’est pur tout à fait dans le cœur des humains ;
Le mal originel, comme une sombre tache,
Aux plus beaux sentiments subtilement s’attache, ―
Et le poignard est dans la loyauté des mains !

Ne te regarde pas au miroir de ton âme
Accomplir doucement ton paisible destin.
Devant ton acte clair et ton désir certain
Le dégoût te prendrait de te savoir infâme !

Vis sans te croire bon, sans te craindre méchant ;
Ton amour est pareil à celui qu’on te donne.
Par la tienne, sachant la faiblesse, pardonne.
Ta voix d’ange déchu peut encore être un chant.

L’homme est fourbe, orgueilleux, imparfait, misérable ;
Sur son fumier, le rêve éclot comme une fleur :
Respire son arome, admire sa couleur,
Et rends grâce à jamais au rêve secourable

S’il te fait oublier quel mal ronge ton cœur !