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LE MIROIR DES JOURS


DÉTRESSE


 
Aide-moi ! Le chemin est rude et je suis lâche.
Depuis longtemps, je suis parti vers la Beauté,
Mais, faible, je recule et j’ai tant hésité
Que je n’ai rien encore accompli de ma tâche.

Je désespère ! Au lieu d’espérer, je me fâche.
Toujours j’ai le remords d’avoir trop peu monté ;
Et, sur ce chemin long comme l’éternité,
Je m’assieds, et je me lamente sans relâche !

Ô Courage, vertu des forts, descends en moi !
Aiguillonne mon âme et ranime ma foi :
Si tu ne me soutiens, je vais fuir la lumière !

Maître, relève-moi du doute et de la peur ;
Ne me laisse pas là, seul, au bord de l’ornière,
Comme une bête lasse et pleine de stupeur !