Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
LE MIROIR DES JOURS


L’AUTRE


 
Comme dans un miroir se double notre image,
Par une nuit d’hiver je me suis apparu ;
J’avais les mêmes yeux dans le même visage,
Mon âge d’un seul jour ne s’était pas accru.

Mon fantôme s’assit près de moi. Nous parlâmes.
Tout ce qu’il me disait me paraissait ancien ;
Et lui me regardait, ses yeux gris pleins de blâmes :
Mon langage nouveau contredisait le sien.